Bon, ça date de dimanche passé, mais en tt k... Voici l'article!
Encore plus que du talent, de l'intelligence, même du génie, l'excellence naît de l'effort (Anne Richer)
Les 7222 spectacteurs n'ont même pas attendu les dernières notes de musique ni la révérence finale pour se lever spontanément et acclamer la pure beauté qu'ils ont eue sous les yeux durant quelques minutes. Moments uniques, magiques, où la perfection, qui n'est pas pourtant pas de ce monde, a semblé exister. Joannie Rochette, première sur la glace avant cinq autres patineuses, venait de sabrer leur moral d'un coup de patin à la fois précis et gracieux.
Joannie Rochette a remporté son premier titre canadien senior aux championnats canadiens de patinage artistique, à London, en Ontario, la semaine dernière. Sept triples sauts! Une note cumulative de 211,28 points! Prochaine étape: Moscou pour les championnats du monde. Et ensuite les Jeux olympiques. L'athlète de 19 ans aura encore bien des occasions de rapporter des sacs pleins d'oursons de toutes les couleurs jetés sur la glace par des admirateurs chaleureux.
La Presse souligne cette belle victoire en nommant Joannie Rochette personnalité de la semaine.
La frêle jeune femme blonde au sourire éclatant et au regard sombre est une battante.
Le pur plaisir Les patineuses artistiques n'ont pas toutes la grâce innée. C'est un travail de longue haleine combiné à une rigueur physique extrême. "Le plus difficile, avoue la jeune championne, c'est d'abord d'apprendre les sauts, ensuite de bien communiquer avec le public, puis de faire les deux à la fois." Sont entraînement dure 4 ou 5 heures par jour.
Les récompenses sont les petites victoires: réussir, graduellement, au fil des années, à sortir de son cocon. "Il y a un moment où tu vois la lumière au bout du tunnel, où les efforts sont récompensés, où on souffre moins et ça devient vraiment agréable." Le stress de la foule ? "Oui, mais un bon stress." Celui qui maintient l'effort et donne des ailes.
Elle est enfant unique, née à Montréal le 13 janvier 1986. Son père enseignait le hockey. C'Est sans doute ce qui l'a motivé à offrir en première étape des patins à deux lames à sa fille de 3 ans. "J'ai eu mes premiers patins blancs de fantaisie à 6 ans." Et ses premiers cours privés de patinage, vers 8 ans, à Berthierville, puisque la famille vivait désormais dans les parages, à l'Île-Dupas. "Ils m'ont toujours aidée", dit-elle avec émotion.
"J'étais déjà compétitive enfant et j'Aimais la vitesse, et surtout avoir du plaisir avec mes amis." C'est à Trois-Rivières qu'elle poursuit son entraînement, d'abord avec Nathalie Riquier, puis avec Manon Perron. "Comme tous les enfants qui aiment un sport, j'ai commencé à rêver, dès ce moment-là, à gagner un jour une médaille d'or aux Jeux olympiques."
Il y a ey très tôt -il y a encore- une sorte de fébrilité intérieure, un feu qui l'anime. "J'ai eu du mal à me calmer. Il a fally que j'apprenne à accepter l'erreur."
Il n'y aura pas de relâche, sinon après les Olympiques. Et encore.
Alerte performance Ses nouveaux entraîneurs, Josée Norman et Sébastien Britten, lui ont accordé une semaine de relâche après sa glorieuse victoire. Elle patine pourtant sur le plancher de bois de la famille qui l'accueille à Montréal durant ses études.
Et le papillon léger bat des ailes en fermant les yeux. Sa routine est dans sa tête, ne la quitte pas. Travail, travail, travail.
Rangée et sage, elle fait son lit, range la vaisselle... On ne la verra pas dans un bar le samedi soir. "Je n'ai pas le goût de me maganer" dit-elle. Pas de petit ami en vue ("il en faudrait un qui comprenne"), pas de vie sociale en dehors du patinage: "J'y ai beaucoup d'amis, nous formons une grande famille."
Étudiante en sciences de la nature au collège André-Grasset, ses notes ne piquent pas du nez sous prétexte qu'elle patine. Elle atteint des moyennes de 90%. Elle assiste aux cours en courant, en rattrapant ses retard, en tentant de maintenir le fragile équilibre de ses horaires.
"Je dois maintenir ce niveau, déclare sérieusement la perfectionniste. Et puis j'aime apprendre. Qui sait, ça pourra peut-être me servir un jour." Elle ajoute d'une voix très douce, presque mélancolique, qu'elle voudrait vivre une vraie vie d'école, partager l'univers des étudiants et s'impliquer davantage dans la vie scolaire.
Grâce aux compétitions, elle a vu jusqu'ici la Chine, la France, l'Italie, l'Allemagne, etc. Elle aimerait bien visiter l'Australie, un jour.
Mais toutes les patinoires du monde se ressemblent.
Et le fracas des applaudissements d'un public admiratif est un grand baume sur le coeur d'un petit papillon québécois qui ouvre ses ailes.
De quoi avez-vous peur? Des araignées! dit-elle en riant. Plus sérieusement: De perdre un être cher. De veillir aussi. C'est pour cette raison que je vais à l'école, pour assurer l'avenir.
Votre musique préférée? Madonna, U2, Elvis Presley, pour ne nommer que ceux-là. J'avoue que je suis un peu rétro.
Quels sont vos héros? Le plongeur Alexandre Despaties. Il a une bonne discipline. Et puis quelques grands patineurs.
Prenez-vous le temps de rêver? Je suis romantique, je l'avoue. En regardant Les Pages de notre amour, j'ai tellement pleuré! Les romans dramatiques ont beaucoup d'effet sur moi. Si vous me demandez ce qui m'attriste dans le monde, je répondrai: le sort que l'ont fait aux enfants.
Que détestez-vous et qu'aimez-vous le plus chez les gens? Le négativisme. Ceux qui ne sont pas capables d'admettre leurs erreurs, la tricherie. J'aime les gens vrais, qui restent eux-mêmes et me font sentir bien.
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Voilà.... J'y pense... on devrait matcher Alexandre Despaties et Joannie!! HAHAHA